23 septembre 2015
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Par la langue à l’entente
Résolution du 60e congrès de la Fédération des Associations
Franco-Allemandes pour l’Europe du 17 au 20 septembre 2015 à Düsseldorf
Nous rappelons avec reconnaissance
- Les nombreuses initiatives qui, nées de l’expérience de la douleur et de la souffrance, conduisaient à penser que seule une amitié personnelle entre Français et Allemands pouvait surmonter le passé et ouvrir de nouvelles voies vers une Europe démocratique et prospère ;
- Le travail accompli par les associations franco-allemandes et comités de jumelage depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours pour le rapprochement, la compréhension et l’entente des citoyens et citoyennes de nos deux pays ;
- La signature du Traité d’amitié franco-allemand le 22 janvier 1963 par le général Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer ;
- La création de l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse le 5 juillet 1963 qui a permis à plus de 8 millions de jeunes de faire la connaissance du pays voisin ;
- Les programmes d’échange qui ont été organisés sur une initiative nationale ou binationale à différents niveaux, des écoles aux entreprises, pour que les jeunes adultes des deux pays se rencontrent et fassent connaissance.
Nous constatons avec une grande inquiétude que
- la loi sur la réforme du collège en France, avec la quasi-disparition des classes bi-langues anglais-allemand et des sections européennes, met en danger l’apprentissage de l’allemand et anéantit les initiatives multiples au profit de cet enseignement ;
- cette réforme aura un impact certain sur la volonté des élèves allemands d’apprendre le français ;
- de ce fait, le nombre des échanges entre établissements scolaires français et allemands diminue considérablement ;
- de même, l’élan des jumelages franco-allemands en sera compromis ;
- en Allemagne, l’apprentissage du français ne fait pas l’objet d’une communication suffisante dans le cadre des consultations au sujet du choix de la deuxième ou de la troisième langue ;
- la réduction de l’enseignement secondaire passant de 9 à 8 années (G8) s’est opérée au détriment du français ;
- une durée suffisante de l’apprentissage du français en Allemagne, en tant que deuxième langue vivante, n’est pas garantie, conformément aux recommandations européennes ;
- le nombre d’apprenants de français est en constante régression dans les Länder du nord mais également en Bavière.
C’est pourquoi nous demandons et déclarons que
- des efforts de toute part soient entrepris pour l’aménagement de la reforme du collège en faveur de l’apprentissage de l’allemand ;
- le recrutement des professeurs d’allemand en France couvre réellement les besoins concrets et que la répartition soit mieux définie sur l’ensemble du territoire ;
- nos associations de leur côté se considèrent encore davantage comme un lieu privilégié, en dehors de l’école, pour l’apprentissage et l’approfondissement de la langue du partenaire ;
- la participation et la visibilité des jeunes soient mises en avant au sein des AFA et des DFG ainsi que pendant les congrès ;
- les AFA et les DFG intègrent d’avantage la jeunesse en les impliquant dans leurs activités et en leur donnant plus des responsabilités ;
- nos associations franco-allemandes mettent tout en œuvre pour que les jeunes Français en Allemagne et jeunes Allemands en France, inscrits aux cursus de l’Université Franco-Allemande UFA, ou en échange professionnel avec le soutien du Secrétariat Franco-Allemand (SFA), intègrent, dans les meilleurs délais, la vie associative de leur résidence respective dans nos deux pays ;
- soient étudiées les possibilités de garantir un apprentissage du français, le plus long possible, dans le système éducatif allemand ;
- les Länder allemands se donnent les moyens pour augmenter le nombre de lycées Abibac ;
- les budgets soient à la hauteur de nos ambitions pour permettre l’ouverture de cours indépendamment du nombre d’élèves inscrits.
Adopté lors de l’Assemblée générale commune
à Düsseldorf le 19 Septembre 2015
Extrait du Traité de l’Elysée II C a) et b):
- « Les deux Gouvernements reconnaissent l’importance essentielle que revêt pour la coopération franco-allemande la connaissance dans chacun des deux pays de la langue de l’autre. Ils s’efforceront, à cette fin, de prendre des mesures concrètes en vue d’accroître le nombre des élèves allemands apprenant la langue française et celui des élèves français apprenant la langue allemande. Le Gouvernement fédéral examinera, avec les gouvernements des Länder, compétents en la matière, comment il est possible d’introduire une réglementation qui permette d’atteindre cet objectif. Dans tous les établissements d’enseignement supérieur, il conviendra d’organiser un enseignement pratique de la langue française en Allemagne et de la langue allemande en France, qui sera ouvert à tous les étudiants.
- Les autorités compétentes des deux pays seront invitées à accélérer l’adoption des dispositions concernant l’équivalence des périodes de scolarité, des examens, des titres et diplômes universitaires.