Le dimanche 18 septembre, Rudi, mon frère et moi-même avons présenté notre histoire au musée de la "Maison de Stuttgart".

Quel courage, il a fallu à ma famille allemande d'accepter d'ouvrir cette page d'histoire à la demande des autorités allemandes.

Monsieur Sébastien Dörfler, directeur du "Haus der Geschichte Baden-Württemberg", nous a accompagnés pour présenter notre exposition au sein du musée. Nous avons ainsi levé un tabou en ouvrant le débat pour répondre aux questions d'un public nombreux, très sensible à ces histoires méconnues des "Enfants de la guerre".

Questions et réponses avec le public:

- Comment les Français, après toutes ces années ressentent cette période douloureuse de l'occupation ?

- Quelle était la réaction de nos familles franco-allemandes d'apprendre après 60 ans l'existence de l'origine d'un enfant né "d'amours interdites" en territoire occupé par l'armée allemande ?

- Seule une lettre de ma mère Georgette avec le nom et l'adresse de mon père m'avait été remise à l'âge de 7 ans.

- Mon père génétique m'a connu pendant les cinq premiers mois et a aidé ma mère en apportant nourriture et charbon, ce qui manquait sous l'occupation à Calais.

- La nouvelle situation de ma mère était jugée condamnable, seul les individus se sont montrés bêtes et méchants, j'étais un enfant de "boche", montré du doigt, rejeté, humilié, coupable n'ayant commis qu'une faute: NAITRE.

- Ma mère a évité la vindicte populaire, elle n'a pas été tondue.

-Mon père fut muté sur le front d'Italie par ordre du commandement de la Wehrmacht, puis fait prisonnier. A la libération, il rentra chez lui à Möttlingen dans le Bade-Wurtemberg.

-Il se maria en juillet 1943, j'ai le bonheur  de connaitre Elsa son épouse âgée de 93 ans qui me considère comme faisant partie de la famille.

Après plus de 60 exposés tant en France qu'en Allemagne, j'ai la promesse de présenter notre histoire à l'Institut Français de Stuttgart. Ce sera un événement d'une grande importance, répondre aux attentes d'un public proche de là où vit ma famille allemande.

FrancisBoulouart